La revendication du "mariage pour tous", n'a pas entraîné beaucoup de réactions au sein du GODF. Pour de nombreuses personnes, cette loi semble aller de soi, semble correspondre à un progrès sociétal. Pourtant tout n'est pas aussi simple: on peut redouter de nouvelles revendications, portant sur le "droit à l'enfant pour tous", au prix de techniques comme la PMA ou pire la GPA, dont l'usage contre nature aboutirait inéluctablement à la reconnaissance d'un "droit à l'enfant" en contradiction avec "les droits de l'enfant".

La récente loi légalisant le « mariage pour tous » a été saluée par nombres de personnes qui revendiquent leur appartenance au camp « progressiste».
Au sein du GODF, elle n'a pas suscité beaucoup de réactions, à peine quelques communiqués. La Liberté, l'Égalité et la Laïcité ont été convoquées pour clore un débat qui n'avait jamais commencé.
Cette loi semble aller de soi. Sauf que ses prémisses et ses conséquences ne sont pas aussi simples.

Qui, dans ce camp du « Progrès » pourrait se mettre en travers du principe d'Égalité, en l'espèce, l'égalité de traitement entre des personnes n'ayant pas la même orientation sexuelle en leur permettant, lorsqu'ils déclarent constituer un couple, de convoler, les uns comme les autres, en juste noce?
Qui oserait s'opposer à la Liberté en critiquant le libre choix d'un « genre » pour chaque humain, même déconnecté de ses caractéristiques physiques ?
Qui ne soutiendrait au nom de la Laïcité ce camp du « progrès » contre celui des extrémistes ensoutanés?

Petite remarque: Depuis 1968, l'institution « Mariage » en avait pris un sacré coup dans la pipe. Il faut reconnaître qu'il est plus facile de se marier que de divorcer ! La famille était souvent considérée comme ringarde, les unions libres se faisaient et se défaisaient au gré des sentiments fluctuants, dans l'enthousiasme de la liberté sexuelle nouvellement conquise.

L'adoption du PACS a grandement compensé la chute du nombre de mariages car il propose de nombreux avantages en terme de sécurité pour les contractants avec une plus grande souplesse lorsqu'il devient impossible de continuer de vivre ensemble.

Et puis voilà qu'une « communauté » se met à revendiquer le « droit » au mariage jusqu'alors réservé, en vue de la procréation, aux couples hétérosexuels. (rappelons que le mariage est un «sacrement» à l'origine donc une institution religieuse). Jusque-là, rien de grave. Je note simplement qu'un PACS amélioré aurait été en mesure de satisfaire les demandes justifiées de plus de sécurité mais sans allumer d'incendie.
Le problème est donc ailleurs. L'Égalité républicaine est instrumentalisée pour justifier cette revendication, faisant fi de l'in-Égalité fondamentale car indépassable, celle du nombre de chromosomes Y et/ou X dans les caryotypes.
Le fond du problème se situe dans la revendication contre nature de la filiation, mais de la filiation sans gestation naturelle, y compris si la rencontre des gamètes mâle et femelle se fait dans un utérus.

Le désir d'enfant n'est pas répréhensible, les conditions de sa réalisation pourraient l'être. L'adoption, semble permise dorénavant aux couples de même sexe et effectivement, on peut admettre qu'il soit préférable pour un bébé de grandir entre deux « papas » ou deux « mamans » aimants, plutôt que de mourir dans un bidonville ou sous les bombes. Mais, compte-tenu de l'incompréhensible pénurie d'enfants à adopter et du parcours du combattant que cela suppose, inévitablement, et au titre de l'Égalité, des demandes surgiront, poussées par des lobbies exigeant de nouveaux moyens de se « procurer » un enfant. La procréation médicalement assistée, pour les couples femme/femme mais aussi la gestation pour autrui, beaucoup moins coûteuse sur le plan technique et seul moyen possible pour les couples homme/homme. Car la PMA qui exige de considérables moyens, ne peut raisonnablement se généraliser et serait de toutes façons réservée aux pays ou/et aux individus riches. La conséquence logique sera donc la revendication de la légalisation de la GPA, c'est à dire le prêt d'un utérus dans le meilleur des cas ou plus vraisemblablement sa location qui deviendra alors le stade ultime de la prostitution.
Dans un cas comme dans l'autre on peut s'attendre à la naissance d'un nouveau marché, sur lequel se rencontreront « clients » et « prestataires » de ce nouveau service, les prix les plus intéressants seront inévitablement demandés par les « prestataires » les plus nécessiteuses.

Et l'enfant dans tout ça, car bien qu'il paraisse être au centre du débat, il demeure le grand oublié. Sur quelles études sérieuses se sont fondés les avis catégoriques soutenant que ces nouveaux agencement familiaux n'auraient aucune influence sur son devenir? Comment se débrouillera-t-il avec le principe de réalité qui affirme qu'il faut deux personnes de sexes différents pour engendrer? Qu'il est impossible de faire autrement? Je n'affirme pas que ces enfants courent à la catastrophe, je n'en sais rien et personne ne le sait.
Des droits « de l'enfant » la société passera au droit « à l'enfant », qui est tout sauf un droit.

Cet ensemble de revendications, dont certaines violent les lois de la nature sont inquiétantes. Ils s'agit d'un déni, d'une exigence quasi infantile, de la soudaine transformation, par magie, d'un jeu de rôles en une pseudo réalité: tout d'un coup, l'impossible s'est réalisé.
Le comble a été atteint lors de l'annonce du « premier homme enceint », aux États Unis comme il se doit. Sauf qu'il s'agissait d'une femme qui s'était faite homme puis avait été inséminée ensuite. Mais la presse, dans sa grande majorité a gobé cette supercherie, je dirais même qu'elle n'a demandé qu'à la croire !

Je terminerai en évoquant quelque-chose qui me paraît très grave car relevant de comportements totalitaires: quelques intellectuels qui avaient manifestées des critiques envers cette loi et ses probables conséquences, ont été ridiculisés, insultés, amalgamés aux milices d’extrême droite. C'est le cas de Sylviane Agazynski dont je ne suis pourtant pas, habituellement, un admirateur farouche. C'est extrêmement inquiétant.

Admettre tout cela sans sourciller, sans se poser de questions, me paraît une évolution catastrophique des sociétés occidentales vers ce que j'ai par ailleurs dénoncé comme étant liée à la postmodernité et qui peu à peu glissent vers la psychose.


À lire: Dans le page "Documents"
Un article très documenté du Docteur Maurice Berger, pédo-psychiatre au CHU de Saint Étienne.