Quelques propos décousus sur l'Humain ou quelques hypothèses à propos de l'Homme Seul, l'homme est capable d’accumuler ses connaissances et de les transmettre à ses descendants. Le langage est l'outil qui permet cela. C'est le moteur du progrès qui a aboutit il y a environ 7000 ans, à la révolution néolithique, moment à partir duquel l'Homme s'est affranchi des aléas naturels grâce à l'agriculture notamment. Il a domestiqué la Nature mais l'a aussi pillée. L'industrie, le commerce on contribué à l'organisation sociale ce qui a aboutit à la naissance de classes sociales aux intérêts antagonistes. Une nouvelle révolution est advenue avec l'invention de l'informatique qui a colonisé les moindres détails de notre vie. "L'intelligence artificielle" impose des décisions à l'insu de la masse des citoyens qui sont en passe d'être marginalisés. La Franc-Maçonnerie pourrait constituer un bastion intellectuel pour éviter la survenue d'un scénario tel qu'Orwell le décrivait dans "1984". Un jour, je me suis demandé: finalement, qu'est-ce qu'être «un Humain»? Autrement dit, où peut bien se situer la frontière entre l'humain et le reste du monde animal? J'ai fait l'hypothèse que l'humain s'est manifesté lorsque l'animal contenu en lui a su stocker et transmettre les connaissances qu'il avait acquises, en faire un socle pour la génération suivante qui elle-même a fait croître l'épaisseur de ce socle. C'est en d'autres termes la manifestation du progrès. L'emploi du terme «progrès», dans le sens de progressivité, qui ne sous-entend aucune notion de valeur ou d'éthique mais signifie simplement la capacité d'aller plus loin dans un domaine donné, améliorer une technique, voire en inventer une nouvelle. La guillotine est indéniablement un progrès par rapport au supplice de la roue, l'ordinateur constitue un progrès dans le domaine de la recherche médicale, mais un progrès aussi pour la spéculation financière et le guidage des missiles de croisière. Le progrès c'est aussi améliorer les rapports sociaux, et c'est ainsi que l'avènement de la démocratie a aussi favorisé l'accession d'Hitler au pouvoir. La direction éthique du progrès n'est pas définie a priori et ne me semble pas avoir d'influence déterminante sur le processus d'accumulation des savoirs et des savoir-faire. Le langage articulé et ses dérivés, en premier lieu l'écriture, a c'est une évidence, contribué de manière décisive à l'accumulation des connaissances grâce à sa précision ainsi qu'à la qualité de transmission qu'il offre, tant en terme de bande passante (entendons par là, la capacité du langage à évoquer, symboliser, sous-entendre, faire entendre ce qu'il ne dit pas) que de rapport signal/bruit. ( c'est à dire la quantité d'information pertinente qu'il rend réellement disponible ). En même temps que le socle matériel, et grâce au développement du langage, un socle spirituel s'est constitué, étroitement imbriqué au précédent, Ils sont en même temps conséquence et cause l'un de l'autre. Il faut entendre le terme «spirituel» au sens large «des activités de l'esprit» ou bien des « facultés mentales » qui comprennent et ce n'est pas limitatif, les activités logiques, psychologiques, esthétiques, philosophiques, métaphysiques. La morale puis l'éthique deviendront des constituants de ce socle. L'invention de l'imprimerie, dont on remarquera qu'elle est un constituant typique du socle matériel, a, en favorisant la diffusion du savoir, contribué largement au développement du socle spirituel. A l'intersection des deux précédents, j'identifie un troisième socle, il s'agit du socle artistique qui tire son combustible des éléments matériels qui ne seraient rien sans le comburant du socle spirituel, le mélange des deux est à l'origine de l'énergie créatrice. Dépendant étroitement les uns des autres, ces trois socles s'enrichissent mutuellement et simultanément; ils n'en constituent finalement qu'un seul, le socle qui sert de fondation à l'espèce humaine. Si la stratigraphie du socle matériel est «relativement» facile à étudier, notamment grâce à l'archéologie ainsi qu'à l'analyse des œuvres artistiques, il n'en est pas de même du socle spirituel, pour lequel on est souvent réduit à des conjectures. Là encore, l'étude des œuvres d'art, est d'un grand secours mais contrairement au socle matériel, dont la compréhension se nourrit surtout de l'observation, et trouve sa confirmation dans l'expérimentation, il est nécessaire, d'interpréter, c'est à dire tenter de donner une signification aux signes à la lumière de notre propre bagage spirituel, de nos propres convictions. Si on est sûr d'une chose, c'est bien de n'être sûr de rien! Nous pouvons probablement tomber d'accord sur l'existence de ces trois socles chez l'humain. Cela n'est évidemment pas le cas de la plupart des animaux. (Faisons une toute petite exception pour certains singes à qui on avait appris le langage des signes et pour lesquels se pose la question et qui reste une question, d'une éventuelle transmission – parcellaire – à leur descendants. Pour cohabiter depuis pas mal d'années avec des animaux, j'observe qu'à chaque génération, tout est à refaire, y compris chez les chiens les plus intelligents (j'emploie intentionnellement le terme). La race canine n'a pas dû évoluer sensiblement depuis la nuit des temps, sauf à se laisser apprivoiser par l'homme, mais à qui en revient le mérite? Cela ne veut pas dire que l'animal ne possède pas certaines capacité d'acquisition de comportements par imitation de ses congénères, comme certaines études éthologiques le proposent. Par contre, mais à la condition de n'être pas abandonné dès sa naissance dans une forêt vierge, comme ce fut le cas par exemple de «Victor» l'enfant de l'Aveyron, un petit d'homme ne part jamais de zéro, c'est à dire pourvu seulement de son bagage génétique. Même dans les conditions les plus défavorables, de misère matérielle et morale totale, de mauvais traitements, il bénéficie d'une partie plus ou moins importante de l'acquis collectif, ne serait-ce que par imbibition. C'est une transmission essentiellement de nature culturelle. Il serait probablement assez facile de montrer que selon les régions du globe, l'épaisseur des socles et la nature des matériaux qui les composent varient considérablement. Les informations qui y sont stockées ont fait l'objet d'un filtrage et d'une sédimentation sur un mode darwinien. Les seules informations retenues sont les plus utiles, pour une civilisation et une époque données. Mais le socle n'est pas constitué que d'éléments manifestes, tels que les objets, les règles, les lois, il comprend également des éléments latents, qui sont de l'ordre du comportement et qui constituent la manière de s'adapter aux situations les plus diverses. Il ne faut pas les confondre avec les régulations comportementales rhinencéphaliques archaïques, la peur, la fuite et l'attaque, en particulier, qui sont communes au règne animal mais sont modulées chez l'humain grâce aux éléments de régulation sociale contenus dans le socle commun. Cela nous évite de sauter « crocs en avant» à la moindre contrariété ou remarque désobligeante. C'est une évidence que de dire que c'est sur le plan des rapports sociaux que l'écart est le plus facilement mesurable entre les hommes et les autres composantes du règne animal. Les relations homme/animal, se caractérisent par la domination totale et la prédation quasi sans limite de l'homme envers les animaux, jusqu'à la destruction d'un grand nombre d'espèces. Chez les animaux la prédation n'est pas le fruit d'un choix mais de besoins élémentaires dans lesquelles aucune dimension morale n'intervient : A l'intérieur d'une même espèce les comportements sont guidés par les nécessités de la survie de l'individu et de l'espèce, là encore, aucun choix moral: prédation pour se nourrir, marquage et défense du territoire, combats des mâles concurrents, protection des jeunes, chaque acte violent répond à une nécessité, dans le cadre strict des besoins physiologiques: À ma connaissance, aucun animal n'a inventé la torture. Passons aux rapports qu'entretiennent entre-eux les humains. Dans les temps les plus reculés du paléolithique, les comportements humains avaient sans doute beaucoup de points communs avec celui des animaux. La constitution progressive des socles a permis d'établir des relations moins instinctives, plus policées, plus partageuses, en un mot plus sociales. Le grand tournant, la vraie et peut-être la seule révolution de l'espèce humaine a eu lieu au néolithique, lorsque à côté du chasseur-cueilleur soumis aux aléas naturels, s'est développée une classe d'agriculteurs qui, en défrichant, en sélectionnant les plantes, en domestiquant des animaux, en stockant les récoltes dans des greniers, s'est mise à modifier et à dominer la nature dont il était jusqu'alors dépendant. En s'appropriant les terres défrichées, elle a créé la propriété privée et une caste de possédants s'est développée. La rétention des denrées stockées et leur mise sur le marché au meilleur moment a permis d'inventer le commerce et la spéculation. Pour défendre ce qu'ils considéraient être leurs biens, les propriétaires ont favorisé l'émergence d'une caste militaire. Cette période marque pour moi le vrai début de l'Anthropocène. Ce terme a été inventé par le prix Nobel 1995 de chimie Paul Joseph Crutzen, spécialiste de la couche d'ozone, qui identifie, à partir de la révolution industrielle, une nouvelle ère géologique due à l'action de l'homme sur son environnement. Cela aboutit au XXIème siècle aux modifications climatiques que nous pouvons redouter. Mais en ce qui me concerne, je pense que ces modifications étaient contenues en germe dès la révolution néolithique. Je voudrais souligner ce tournant des rapports humains: Un jour, quelqu'un a décidé que tel morceau de la Terre lui appartenait, comme une partie de lui-même. Qu'il ait transpiré pour défricher, irriguer ce lopin, est un autre problème, qui n'a rien à voir avec l'acte moral d'aliéner une partie de l'espace à son seul profit, d'en interdire l'accès, la jouissance à tout autre humain. De la même manière, un jour, un humain a décidé qu'un autre humain lui appartenait, et qu'il pouvait le vendre. Le stockage et la vente spéculative des produits est un autre tournant moral qu'on retrouve à l'œuvre, aujourd'hui encore, chez cet être transcendant nommé «le Marché». Le développement de l'agriculture a bien évidemment apporté une appréciable sécurité alimentaire qui a favorisé la démographie. Le commerce s'est accru, entraînant les grandes découvertes géographiques, la création d'autres activités et des besoins de main d'œuvre. Le décors est planté, qui persiste après 40 siècles, voire plus: d'un côté une classe de propriétaires de la terre, des outils de production, de l'autre une classe qui ne possède que sa force de travail, que celui-ci soit manuel ou intellectuel. Ne me reprochez-pas cette simplification outrageuse, qui fleure bon son 19ème siècle!: je sais qu'il faudrait intégrer les travailleurs indépendants, les artisans, les PME, les artistes, je sais n'avoir pas parlé des classes moyennes qui ne répondent pas à un schéma simpliste, de l'invention de la monnaie, du calcul. Un travail entier devrait être consacré à l'invention des dieux, des religions, des églises diverses qui proposent des réponses simples à des questions et des angoisses fondamentales, «l'opium du peuple» en un mot. Rapporté à ma théorie des socles, il apparaît que si ce tournant essentiel, cette distribution des rôles entre les humains se rapporte bien évidemment au socle matériel, il se rapporte tout autant au socle spirituel. Jetons un coup d'œil sur ce que les sociologues appellent le «procès du salariat». C'est important car il organise la vie de la majorité de la population. L'extraction de la plus-value par l'employeur sous-entend que le travailleur ne reçoit jamais complètement, et de loin, le fruit de son travail. Contrairement aux travailleurs indépendants, une partie lui échappe, elle lui est confisquée et va s'accumuler avec le capital primitif. Remarquons que la tendance au monopole du capitalisme entraîne la disparition de ces travailleurs indépendants qui seront éliminés et remplacés par des grands groupes – y compris dans les services. Lorsque le progrès technique le permet, le capitaliste investit dans des machines pour faire le travail qui, auparavant, était exécuté par des hommes et se débarrasser de ces derniers. Si je mets à part quelques expériences telles les phalanstère (Godin), ou peut-être LIP, jamais, à ma connaissance, il n'a été spontanément question de répartir les gains de productivité donc de temps sous forme d'une diminution harmonieuse du temps de travail, ou sous forme de bien-être. Quand il le peut, le capitaliste délocalise la production dans des pays à bas coût de main d'œuvre, ne conservant que la partie «branding». Dans un cas comme dans l'autre, il se désintéresse complètement du sort de ses salariés, il en confie la survie à la collectivité. Remarquons que souvent, l'augmentation du capital réalisé grâce à l'extraction de la plus-value permet les investissements qui entraîneront les licenciements. L'humain travailleur, prisonnier du système est l'acteur de sa propre destruction. Remarquez que je fais l'impasse sur l'usage du crédit qui permet d'accélérer ce processus, par un accord objectif entre capital industriel et capital financier. C'est un comportement de prédation d'humain à humain, qu'exerce le capitaliste sur le salarié; Ce comportement n'est possible que dans une relation dominée par la réification, dans laquelle l'autre, devenu simple élément interchangeable, est considéré comme une chose, ce qui revient à une absence de relation. Cet aspect est illustrée par l'existence d'un «marché du travail» sur lequel l'humain travailleur se propose, en tant que marchandise mais avec un statut particulier. (Contrairement au statut de la marchandise «ordinaire» (valeur d'échange (en gros, le prix)> valeur d'usage), dans le cas du salarié, la valeur d'échange (le salaire)< valeur d'usage) c'est l'acheteur (l'employeur) qui empoche le bénéfice (la plus-value) alors que habituellement c'est le vendeur qui l'empoche. Hormis la réalité de la réification, aucune autre explication ne tient sauf à admettre un cynisme proprement inhumain. Le mécanisme psychologique de la projection interdirait tout comportement cruel si l'autre était considéré comme un autre soi-même , un «alter ego» à qui serait appliquée le commandement: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même». En un mot, si la Fraternité était à l'œuvre. Mais il y a plus grave, peut-être sommes-nous déjà au delà de l'Anthropocène, peut-être sommes-nous déjà dans ce que je propose de nommer le «Cybercène», sous la dépendance de systèmes informatiques auto régulés et pour lesquels le problème de la réification ne se pose pas car l'aspect relationnel n'existe pas. Aujourd'hui, des dizaines de milliers de décisions importantes ne sont plus prises par les seuls hommes. Aux États Unis, 70%, en Europe, 50% des options financières sont prises par des automates dont le but est uniquement de maximaliser les gains, sans tenir compte des conséquences humaines, ce qui est normal, car pour un robot l'homme n'existe pas. L'objet qui a permis qu'un telle situation s'établisse c'est le microprocesseur, (la «puce») inventé en 1971 qui depuis a vu croître exponentiellement ses possibilités. Compte tenu de sa petite taille, il peut se loger partout. Chacun d'entre-nous en a plusieurs dizaine autour de lui. L'unité de temps de l’enchaînement de ses actions est la nanoseconde. (10-9 s) Cela est en contradiction avec le temps démocratique, par nature infiniment plus long, sans parler du temps maçonnique! Si la révolution néolithique a initié la domestication de la nature, le microprocesseur, à l'image d'un système neuronal artificiel, a entraîné une modification profonde de l'humain. Et à ce titre, il s'agit d'une autre révolution dont l'importance n'est sans doute pas moins grande que celle de la première. L'informatique propose à l'homme non seulement des prolongements ou même des prothèses mnésiques et sensorielles mais elle lui a greffé de nouveaux organes qui lui procurent l'illusion d'être partout à la fois; cela crée de la confusion, voire de l'omnipotence. L'informatique est à l'origine d'un bouleversement considérable des conditions de travail, en venant concurrencer, avec beaucoup plus de docilité, le travailleur humain. Je relis régulièrement «1984» de Georges Orwell. C'est un ouvrage d'une bouleversante actualité. Il a été écrit dans les dernières année 40, un quart de siècle avant l'invention du microprocesseur, pourtant, ce dernier y est partout présent, il est même la condition de l'existence de «Big Brother» et de tout son système de contrôle, de surveillance, de propagande, de torture, rien ne pourrait fonctionner sans l'informatique. Comprenez-moi, ce n'est pas le microprocesseur que je mets en accusation mais bien sûr l'usage, je devrais dire le mésusage que l'homme, c'est à dire vous et moi en faisons. L'homme du 21ème siècle est devenu une chimère, un hybride, il est passé dans ce que j'ai proposé par ailleurs d'appeler la post-humanité. Ses nouveaux organes l'isolent, lui donnent l'impression qu'il est autonome, libre et tout puissant alors qu'il n'a jamais été aussi dépendant. Ces nouveaux organes ne sont pas de simples outils, qui exigeraient un savoir faire pour leur usage mais il s'agit bien d'extensions des capacités physiologiques, et en particulier sensorielles. Leurs usages dits «conviviaux» ne nécessitent pas de compétence particulière. Ils offrent des portes d'entrée dans l'intimité psychique des individus qui deviennent perméables à la propagande, qu'on la nomme «publicité» ou «communication». Ils créent des failles qui permettent de ficher, surveiller, contrôler à l'insu de leurs utilisateurs. L'humain du 21ème siècle est devenu transparent. L'humain du 21ème siècle, de plus en plus, vit dans un monde qui n'est plus le sien, un monde de la dématérialisation, de la parcellisation, de l'émiettement, du discontinu, du temps court, de la statistique, de l'évaluation, alors que l'Homme est incertitude, hésitation, sentiments, aléas, émotion, histoire, progressivité, lenteur . Je pense qu'un déséquilibre entre nos différents socles est en train de s'installer sous l'influence de la marchandisation: on ne peut que constater l'inflation du socle matériel qu'entraîne la «croissance» érigée en un principe indépassable donc totalitaire. Nous vivons sous l'emprise de l'indécente tyrannie de l'objet, la fascination, le fétichisme de la marchandise et en particulier des marques. Peu d'entre-nous y échappent. À l'inverse, et même si la preuve de ce que j'avance est difficile à administrer ici et maintenant, j'ai le sentiment que le socle spirituel se fissure, se délite, au profit des fondamentalismes religieux et du dieu «consommation». L'humain, n'est plus citoyen; il est est devenu «client». (il est intéressant d'en rappeler l'étymologie latine: «cliens» qui signifie «vassal» et le lien avec le verbe «cliere» c'est à dire «obéir»). Les grands principes deviennent obsolètes, en particulier la solidarité sans laquelle notre devise républicaine n'a plus aucun sens. Je ne me sens pas des plus compétents pour évoquer le socle artistique, il n'empêche que j'ai du mal à me persuader que les compressions d'objets ou les boîtes transparentes exposant le contenus de boîtes à ordure puissent être considérées comme des œuvres d'art. Peut-être faudrait-il les considérer comme des symboles de l'état de la planète. Mais ce n'est pas l'essentiel du débat. Qu'adviendra-t-il de nos socles, qui nous ont permis de nous élever? Seront-ils détruits comme le prédit Orwell, annihilés, morceaux après morceaux, aspirés dans les «trous de mémoire». Seront-ils bientôt remplacés par des disques durs ou autre prothèses mnésiques formatables à volonté? Le déséquilibre entre le socle matériel, et le socle spirituel va, je le crains, s'aggraver. Le genre humain est en grand danger de basculer vers une nouvelle barbarie, confirmant ainsi le passage à un «après l'Homme»? Pour le moins, et nous le savons tous, la révolution néolithique, pas encore achevée se terminera inéluctablement par un retour au chaos, si rien ne change très rapidement. Il me plaît à penser que la FM pourrait constituer un sanctuaire où l'esprit critique pourrait continuer de s'exercer, à l'abri des formatages intempestifs. Mais il nous reste, mes SS et mes FF à agir dans ce sens, si nous en sommes intimement convaincus, bien entendu. |