Avant que de montrer l’erreur dans la doctrine libérale, il convient de définir celle-ci. Je tenterai ensuite de montrer en quoi cette doctrine est erronée  car n’obtenant pas le résultat prétendument escompté.

Le libéralisme peut être politique, ou économique. Dans les deux cas, c’est une doctrine prônant la diminution du rôle de l’état dans la société, supposant que celle-ci puisse fonctionner sans état. Or ceci n’est vrai que si les membres de cette société sont animés d’un haut sens moral.

Adam Smith est le chantre de cette approche, réduisant toute entreprise à son unique chef. Nous sommes des individus grégaires et créatifs, et ces deux caractères font de notre espèce une espèce à part. Il pense que la grégarité et la créativité sont suffisantes pour pallier les défauts des individus.

Friederich List pense que la théorie libérale d’Adam Smith peut se réduire à la justification de l’ouverture des barrières douanières, ce qui a eu comme conséquence la mondialisation des trafics. Le libéralisme selon Smith, c’est le droit au bonheur, ce droit étant d’ailleurs inscrit dans la constitution américaine. Mais l’application de ces principes à la construction européenne fut la première erreur du libéralisme : cela ne peut fonctionner que si tous les décideurs aient un haut sens moral et que tous les pays soient au même niveau technologique. (Faut-il croire que nos élus-nommés-autoproclamés députés européens et commissaires sont ignares en ce qui concerne les conséquences de l’application des théories économiques ? ? ?)

Réduisons encore le nombre d’intervenants, en supprimant l’état comme gestionnaire. Pour assurer les fonctions régaliennes, il faut des forces de l’ordre, des tribunaux, des juges et des prisons, plus une armée forte et bien équipée afin de faire valoir nos intérêts dans ce monde en folie. J’en oublie et des meilleures. Il faut rémunérer les forces inscrites, sinon elles s’échappent de mission à mission et qu’arrive-t’il quand les caisses sont vides ? Faut-il que les forces de l’ordre se payent sur la population ?

L’Homme commence à comprendre l’univers. Sa pensée créatrice lui permet d’évoluer constamment. Pourtant le libéralisme conduit au conservatisme. On voit souvent un militant d’un parti libéral refouler ou méconnaitre notre capacité à évoluer, et j’ai même entendu un F:. faire l’apologie du créationnisme, même s’il faut être très ouvert intellectuellement, j’avoue que je ne m’attendais pas à celle là. A force de ralentir, et de brader l’outil de travail, le libéralisme entraine le malthusianisme dans lequel nous sommes plongés. La perte de nos industries a entrainé la décroissance. Les libéraux ont horreur de l’argent qui dort. Nos industries ont été vendues par lots, ce qui a entraîné un certain bénéfice au passage, et une augmentation du chômage, par le démentellement de l’outil de travail.

L’argent qui rentre et le personnel qui sort, que rêver de mieux ?

Et quand je vous disais que les libéraux ont horreur de l’argent qui dort, ici même (3 lignes au dessus), mais aussi dans un de mes comments de LBD (Plein emploi, chômage, NAIRU, TIFE), je suis tombé sur un article de Nicolas Doze : le FMI propose ni plus ni moins que la spoliation à hauteur de 10% de tous les épargnants positifs pour rembourser la dette des états européens, ce que l’état français s’empresse de mette en place avec un prélèvement de15% sur le PEA. Encore une fois, transfert d’investissements productifs vers des investissements spéculatifs. Car, qu’est-ce donc que cette dette dont on nous rebat les oreilles ?

La loi de 82 interdit à l’état d’emprunter aux banques centrales. Il est donc obligé d’emprunter aux banques privées à taux élevé, qui se financent auprès des banques centrales à taux faible. La dette provient de ce différentiel entre les taux. Elle ne correspond à rien, si ce n’est qu’elle est une sorte d’impot racket que les banques lèvent. La raison de ce mécanisme ? : éviter l’inflation dont les allemands ont une peur panique, et qui ronge l’épargne (bizarre, mais les mécanismes mis en place ne rongent pas, ils dévorent l’épargne) et l’inflation est un des paramètres de contrôle que l’on peut maîtriser par le taux optimal de non emploi (par le chomage)

Bref, le libéralisme est censé apporter le bonheur à tous, il apporte l’argent (qui ne fait pas le bonheur, c’est bien connu) à quelques-uns et spolie tous les autres suivant la loi des 80/20 appelée aussi loi de Pareto (20% des personnes touchent 80% des revenus, 80% des personnes touchent 20% des revenus)! Imaginons 2 sociétés stables et abouties, l’une purement libérale et l’autre purement étatique. Dans la société libérale, en simplifiant, les coûts sont: le coût d’acquisition des matières premières, le coût de transformation (coût de la main-d’œuvre compris), le coût de distribution du produit. Dans la société étatique, nous avons rigoureusement les mêmes coûts en ajoutant les coûts sociaux.

Les coûts sociaux : Dans la société libérale, c’est à chacun de prévoir sa couverture. Je ne suis pas convaincu que le budget social non versé à l’employé ne fasse pas partie des bénéfices reversés aux actionnaires. Anecdote: lors du NewDeal, une loi imposa aux entreprises de capitaliser pour chaque employé une certaine somme qui permettra de lui verser une rente. Cette loi ne pouvait pas être contournée, sauf en cas de faillite. Que croyez-vous qui arriva quand l’échéance fut venue ? Voilà seulement que l’industrie automobile américaine sort de ses « difficultés »

Les coûts d’acquisition des matières premières : le coût se partage en deux : coût d’achat au propriétaire et coût d’extraction de la matière première. Qui est propriétaire dans une société libérale ? La réponse à cette question est une difficulté entrainant de nombreux conflits de souveraineté. Dans une société étatique, tout le sous-sol appartient à l’état.

Les coûts de transformation se partagent en deux : les coûts « mécaniques », et les coûts de main d’œuvre assortis éventuellement des coûts sociaux ;

Enfin les coûts de distribution.

Cherchons quel type d’entreprise doit être nationalisée, et celles qui peuvent rester privée. Un critère que j’avais testé : Seraient publiques les entreprises empiétant sur le domaine public et par lesquelles les usagers sont obligés de passer : exemple : réseaux de distribution (Electricité, gaz, eau, téléphone, égouts, routes, voies ferrées…). Peuvent rester privées ce qui ne nécessite pas un raccordement : exemple : téléphone portable.
J’ai retrouvé ce critère chez Jeremy Rifkin, considéré par beaucoup comme le nouveau prophète des temps modernes, mais envers qui j’ai encore des réticences, par son approche de la révolution énergétique, qui me semble non-réaliste. Critiquant la majorité d’américains souhaitant minimaliser l’intervention de l’état, il rappelle que c’est l’Etat qui construit les autoroutes, la distribution de l’électricité, l’évacuation des eaux usées…

Nous sommes très attachés à l’école de la république, qu’il faudra libérer du carcan idéologique où cette école s’est engluée (plutôt, on l’a laissée s’engluer de façon à ce que sa privatisation soit le dernier recours)

L’attachement à notre système de santé, issu du mouvement de résistance de 1945 a permis de nous doter d’un excellent système de santé, qui se dégrade sous les coups de butoir des tenants du privé.

Soit un budget annuel de l’ordre de 1500 milliards d’euros. Le déficit annuel est de l’ordre de 40 milliards, soit un peu moins de 3%, ou une dizaine de jours de fonctionnement. Pourquoi ne pas donner les valeurs relatives plus parlantes que les valeurs absolues ? Les victimes d’ALD coutent cher, ils font partie des 20% des assurés consommant 80% de ressources, et certains seraient tentés de supprimer ce statut d’ALD. Partant toujours du diagramme de Pareto, on montre qu’en supprimant les frais spécifiques, on gagne 15% sur le budget, couvrant largement le déficit. Cependant, en cas de privatisation, il faut dégager la rémunération des actionnaires, et c’est justement les 15% gagnés au dessus : moralité : seuls les actionnaires gagnent, et les malades, ils deviennent quoi ? Pour mémoire : la Hollande a privatisé son système de santé : plus cher et moins performant qu’avant. Si, en privatisant, on peut dégager 15 % de plus value, en peut gagner annnuellement jusqu’à 225 milliards d’Euros. Vous comprenez pourquoi certains commencent à saliver.

La privatisation d’une entreprise fait augmenter ses coûts de 12 à 15% (part des actionnaires). Alors que le libéralisme prétend réduire les coûts ainsi que le chômage, les résultats montrent l’inverse.

Ne cherchez plus l’erreur.

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