Nous vivons soit disant en régime démocratique. Effectivement, la forme est respectée, des élections pluralistes se tiennent régulièrement et les citoyens envoient des représentants siéger dans différentes assemblées, à chaque échelon de l'organisation de la société. Il faut malheureusement reconnaître que seule la forme est respectée.
On a vu le résultat d'un référendum être bafoué et ce n'est pas l'aspect le plus grave: à tous les échelons, le vrai pouvoir est entre les mains de personnes non élues qui ne rendent de compte à personne. C'est particulièrement spectaculaire au niveau des institutions européennes dont peu de gens connaissent les arcanes. Ces personnes sont sous influence, de nombreux lobbies et groupes de pression entourent, "conseillent" les fonctionnaires et les élus. Ces lobbies ont des moyens quasi infinis.
Des organisations internationales occultes réunissent les décideurs planétaires. Ils s'assoient sur l'avis et l'intérêt des peuples avec un but avoué: détruire la Démocratie.

 

Pour moi, La Démocratie c'est le gouvernement du Peuple, par le Peuple. La Loi démocratique s'impose à tous.
La méditation qu'entraîne inévitablement une telle formule m'a conduit à me poser cette question :
Que reste-il de la Démocratie ?

L'immensité potentielle d'une telle question m'obligera à privilégier l'Europe et la France en particulier.



Les Francs-Maçons du GODF qui se considèrent un peu comme l'essence de la République mettent en œuvre, dans leurs Loges, la démocratie fondée sur le suffrage des FF.°., selon la forme référendaire par « oui » ou « non ». Notons néanmoins que le vote « à main levée » biaise quelque peu ce principe démocratique.
À l'inverse, la République Française qui revendique haut et fort sa pratique de la démocratie, n'utilise le référendum que de manière exceptionnelle, la délégation de pouvoir constitue la règle à travers ce qu'on a coutume d'appeler la « démocratie représentative ». Tous les cinq ans une bonne partie de l'année est monopolisée par deux élections majeures. Les citoyens sont sollicités de toutes parts, choyés, distraits par le barnum médiatique qui immobilise devant leur écran des millions d'électeurs.
Le dépôt du bulletin dans l'urne clôt la période pendant laquelle tout a été fait et dit pour que ces citoyens se soient sentis importants … et pour libérer les nouveaux élus de leurs promesses !


1 les institutions, lieu de mise en œuvre de la politique devraient donc être le lieu d'application de la démocratie. Qu'en est-il ?

Qu'elles soient nationales ou internationales, les institutions ont pour caractéristique commune d'être composées en tout ou partie, de fonctionnaires dont la désignation échappe au suffrage des citoyens. (Ex CG) C'est le cas de manière caricaturale au niveau européen. Et à ce propos, quelques mots sur la construction de la Communauté Européenne qui nous concerne de si près, sont nécessaires :

Succédant à la seconde guerre mondiale, la « guerre froide » fut un élément déterminant de la vie et du devenir des européens. La création de la CECA, en 1951, soit 2 ans après l'OTAN, présentée par Robert Schumann comme une nécessité pour éviter tout nouveau conflit avec l'Allemagne était surtout un moyen de se doter rapidement d'industries militaires pour répondre à d'une hypothétique agression soviétique. La CECA a été pilotée en sous main par les États-Unis grâce à l'homme clé que fut Jean Monnet et son compère Robert Schumann.

Qui étaient ces deux personnages quasi mythiques appelés souvent « Les Pères de l'Europe » , le troisième étant Jacques Delors?

Jean Monnet: : fils d'un négociant en cognac, sans bagage universitaire fait fortune en Amérique du nord pendant la prohibition, ce qui suppose, à mon avis, d'inévitables contacts avec la mafia qui contrôlait le trafic d'alcool. Il crée ensuite une banque d'affaire puis devient l'émissaire occulte des USA auprès de Tchang Kaï-Check puis, pendant la 2ème guerre mondiale, auprès de Giraud. C'est un opposant farouche à de Gaulle et à la France Libre. Un de ses proches (Paul Delouvrier) a fondé la section européenne de la Trilatérale. J'y reviendrai.

Robert Schumann catholique d'extrême droite, après avoir passé le 1er conflit mondial planqué dans l'armée allemande, opte en 1918 pour la France car il bénéficie d'une triple nationalité. Il se fait élire député de Moselle. Admirateur de Franco et de Salazar, il vote les pleins pouvoirs à Pétain puis passe la 2ème guerre mondiale caché dans des abbayes du sud de la France. Il est poursuivi à la Libération pour indignité nationale, mais il est gracié par de Gaulle grâce à l'appui de l'église, voire du Vatican. Il deviendra député MRP puis plusieurs fois ministre et finira au Quai d'Orsay où il sera « pris en main » par Monnet. Mort en 1963, l'église catholique à ouvert un procès en béatification qui traîne en longueur car aucun miracle n'a pu être mis à son actif!

Les « Pères de l'Europe » ont été l'un comme l'autre sous influence américaine. Des liens avec la CIA sont avérés.

Si l'union, voire l'intégration sont les points de fuites de la perspective européenne, la réalité quotidienne des citoyens demeure l'organisation de leur vie dans chaque état-nation, dans le respect de ce qui les constituent historiquement et socialement.
En France, la démocratie parlementaire représente ce principe organisateur depuis plus de deux siècles avec quelques notables aléas. Les citoyens s'attendent à juste titre, à ce que leurs représentants élus soient responsables devant eux de leurs conditions de vie au quotidien, notamment via le respect de leurs promesses de campagne. Mais les dirigeants ont accepté que le droit européen supplante les droits nationaux, ce qui peut-être très commode.

Le traité de Paris instituant la CECA est donc signé en 1951; en 1957, le traité de Rome crée la Communauté Économique Européenne, puis la PAC, l'union douanière, le Système Monétaire Européen. Le traité de Maastricht est adopté par référendum en 1992. Un an plus tard, le Marché Unique entre en vigueur et l'Union Européenne est crée. La monnaie unique entre en application en 1999 et après les différents élargissements, un projet de Constitution est soumis à l'approbation des différents états. Rejeté par la France et les Pays Bas, la décision du peuple est alors contournée par une approbation par voie législative.

Dès 1957, Jacques Delors sous l'influence rapprochée de l'European Round Table, crée la Commission Européenne, principale institution de l'UE. Composée de 28 commissaires non élus, elle dispose de compétences très étendues, tant sur le plan législatif qu'exécutif et aussi de contrôle et de répression. Son administration est forte d'environ 30000 personnes dont 3 à 400 « experts ».
La Commission est responsable de ses activités devant le Parlement européen, seul habilité à démettre la Commission de ses fonctions. (Conditions?)
En tant que «gardienne des traités», la Commission s'assure que chaque État membre applique correctement la législation de l'Union.

Le seul organisme élu est le Parlement, mais il a un rôle essentiellement consultatif, son seul réel pouvoir est la désignation du Président de la Commission. Le traité de Lisbonne a très légèrement étendu ses prérogatives mais globalement l'initiative revient à la Commission.

Le Conseil européen, composé des 28 chef d'États ou de Gouvernement a pour rôle « d'impulser » la politique de l'Union, les décisions sont prise au consensus, à huis clos, aucune information ne sort de la salle du Conseil !

Le Conseil réunit les ministres par spécialité, il a un rôle beaucoup plus technique.

Le « comité 133 »(voir C.P. p88), une des institutions les plus opaques mais haut lieu de décisions de l'Europe, exclusivement composée de hauts fonctionnaires politiquement irresponsables, a des pouvoirs étendus en matière commerciale, les liens avec l'OMC en particulier. Il donne ses directives à la Commissions, n'est pas censuré, travaille dans le plus parfait secret.

En dehors du Parlement, les autres instances n'ont aucun compte à rendre. L'immense majorité du personnel est composé de fonctionnaires dont le nombre total reste pour moi une énigme. (entre 50 et 100.000?) Le citoyen n'a aucun moyen de contrôle sur ces personnes.

Une des caractéristiques des institutions européennes est leur perméabilité aux lobbies, ce qui a entraîné dès le début la mise en place d'organisations à but commercial, de libéralisation, de concurrence, de suppression des barrières douanières. Etc cf J Delors

(Très, très simplifié!)

2) Comment les lobbies tirent-ils les ficelles ?

À chaque niveau, national, européen et mondial, il est fascinant, de découvrir l'existence d'un monde discret, sinon secret, qui est le vrai lieu du pouvoir et qui met à mal la démocratie. Le hasard a voulu qu'au cours de mes lectures je sois tombé sur ce qui suit : "Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter, co-fondateur de la « Commission Trilatérale » a trouvé la solution: Parlant des 80% de la population mondiale surnuméraire car jugée inutile au maintien de l’activité économique, il déclarait déjà, en septembre 1995 à la fondation Gorbatchev : « Il s’agit tout simplement de définir un cocktail de divertissements abrutissants et d’alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète »."

Cette formule, pleine de bon sens, m'a invité à me documenter sur cette « Commission Trilatérale ». Ce faisant, je suis tombé sur un chapelet d'autres organisations dont on n'entend peu parler : La Pilgrims society fondée en 1902, la Fondation Saint Simon, fondée en 1982, dissoute en 1999. Le club du Siècle, le club Témoin, l'Institut Montaigne, la Société du Mont Pélerin et son avatar « l'Heritage foundation », le Bohemian Club, l'institut Aspen (fondé pour Aspen-France par R Barre) le groupe Bilderberg, la Fondation Bertelsmann, la Fondation Ditchley, l'ERT (European Round Table) et cette fameuse Trilatérale. Je ne prétends par être exhaustif. Le forum de Davos est beaucoup plus médiatisé mais tout aussi opaque.

Ces organisations ont pour caractéristiques communes de réunir « les décideurs », de très nombreux banquiers, des chefs d'entreprise, hommes d'États, fonctionnaires internationaux, mais aussi des journalistes. (Pour l'ensemble du monde, la Trilatérale ne compte que quelques centaines de « distingués citoyens »). Tous ont en commun leur farouche idéologie antisociale et néolibérale. Des passerelles existent entre les différentes organisations et les gouvernements. Les membres se cooptent, ils constituent un réseau dont de nombreux éléments sont passés par les grandes banques anglo-saxonnes. Elles ont aussi la caractéristique d'avoir un fonctionnement secret, rien ou presque ne sort de leurs réunions

Juste pour donner une idée : le sous-groupe européen de la Trilatérale est co-présidé par Hervé de Carmoy, grand propriétaire terrien, un des dirigeants de l'agence de notation Fitch Rating. Mario Draghi, l'actuel Président de la BCE, ancien salarié de Goldmann Sachs, est, comme son prédécesseur Jean-Claude Trichet, membre de la Trilatérale et de plusieurs autres organisations discrètes. Ce sont ces gens qui ont travaillé à la rédaction du traité de Maastricht.

La crise a été déclenchée par les banques (Goldmann Sachs en tête)? Qu'à cela ne tienne, plusieurs anciens dirigeants ont pris le pouvoir sans avoir été élus - à la BCE, au FMI, en Grèce, en Italie. Et cela à la grande satisfaction des marchés et des politiques de presque tous bords.

Compte tenu du temps que prendrait la description de cette nébuleuse, j'ai préféré rédiger le document très simplifié que vous trouverez en annexe. Il me parait indispensable d'en prendre connaissance.

L'idéal serait de faire une sorte d'organigramme pour essayer de comprendre le rôle des uns et des autres, qui ne sont d'ailleurs pas si nombreux. Certains auteurs s'y sont essayés, au risque de se faire accuser de vouloir démontrer l'existence d'une « théorie du complot ». Sans aller jusque là, on peut néanmoins remarquer que l'origine du terme « trilatérale » correspond à un partage du monde en trois secteurs d'influence, le panaméricain, le paneuropéen incluant les « pays de l'est » et le panasiatique. Le fondateur D Rockefeller, est aussi co-fondateur du Bilderberg, qui est plutôt bi-latéral.

Il est remarquable que les participants à une de ces organisations sont aussi membres d'autres groupes. Cela constitue un réseau dans lequel, banquiers, politiques et journalistes se côtoient, les orientations cheminent et viennent irriguer le niveau local, Le Siècle par exemple mais aussi le Club Témoin puis les partis politiques, certains syndicats etc.

L'exemple du club Témoin est intéressant pour la période actuelle : créé par J Delors, sous influence de l'ERT, il est présenté comme la machine de guerre de François Hollande.

Au colloque du Club Témoin du 10 11 04 : François Hollande déclarait :
...le rôle des membres du Club Témoin n’est ni faible ni minime. Car, ils ont la capacité de convaincre les adhérents du Parti socialiste du choix qu’ils ont à faire...
...Le Traité constitutionnel ne comporte que des avancées et aucun recul.

Quelques exemples concrets:

Dominique Strauss Kahn un temps directeur du FMI a eu des liens avec la Trilatérale, le Bilderberg, le Bohemian Club, l'institut Aspen, le club du Siècle. (Club Témoin?)

Mario Draghi (Commission trilatérale et Bilderberg) a été récemment nommé président de la Banque centrale européenne (BCE).. De 1993 à 2001, il a siégé à plusieurs conseils d'administration de banques italiennes. De 2002 à 2005, il a été vice-président de Goldman Sachs Europe. Pendant cette période, la banque d'affaire a touché 300 millions pour aider la Grèce à camoufler son déficit. A noter qu'il succède à Jean-Claude Trichet, ancien militant du PSU, proche de Michel Rocard et actuel président pour l'Europe de la Trilatérale et qui a aussi fréquenté le Bilderberg.

Lucas Papademos (membre de la Trilatérale) est le nouveau Premier ministre grec. Il succède donc à Papandreou. Il a été gouverneur de la Banque centrale hellénique entre 1994 et 2002, qui a participé à l'opération de trucage des comptes perpétré par Goldma Sachs.

Mario Monti (Trilatérale et Bilderberg) vient d'être nommé premier ministre italien. Il est conseiller international de Goldman Sachs depuis 2005, avec un rôle de lobbyiste en chef.

Otmar Issing, membre des Bilderberg, ex-président de la Bundesbank (1990-1998) est ancien "chief economist" à la BCE . il continue de publier des tribunes en tant qu'ex-BCE, en cachant soigneusement son appartenance à Goldman Sachs, depuis 2006.

Ex-président de Goldman Sachs International dont il est resté l'un des administrateurs, l'Irlandais Peter Sutherland (encore un membre Bilderberg), ancien commissaire européen à la concurrence, est aussi directeur de la Royal Bank of Scotland, qui a fait faillite l'an dernier.

Le portugais Antonio Borges a dirigé le département Europe du Fonds monétaire international (FMI). De 2000 à 2008, il fut dirigeant de Goldman Sachs International. Fréquente la Trilatérale et le Biderberg.

Et l'actuel Président de la Banque mondiale, l'américain Robert Zoellick, fait lui aussi partie de la grande famille des anciens de Goldman Sachs. Fréquente le Bilderberg.

Hubert Védrine : Membre du parti Socialiste et Proche de François Miterrand, ancien conseiller d'État, ancien ministre des affaires étrangères sous Jospin, administrateur de LVMH, il siège au conseil consultatif de Moelys et Compagnie, banque d'affaires américaine, il est membre du club du Siècle, de l'institut Aspen France, et de la Trilatérale. Il a participé en compagnie de Manuel Valls à la réunion du Bilderberg en 2008. (Club Témoin ?)

Erik Izraelewicz, ex directeur du Monde, journal soit-disant de référence participa aux réunions du Bilderberg jusqu'en 2012 mais fut aussi fidèle des dîners du Siècle.

Autrement dit : Lorsque Mr Dupont, journaliste influent va au diner du Siécle il y rencontre Mr Durand, économiste qui fréquente également le Bilderberg comme Mr Duval, banquier, assidu de la Trilatérale et de Davos. Dans tous ces cercles, des hommes politiques sont invités et « bien traités ». Les idées, les orientations percolent, la presse aux ordres impose une ligne idéologique conforme aux intérêts de ces « élites ».

Les « masses  de manoeuvre » financières pour rétribuer des intermédiaires sont considérables.

En petit comité, les acteurs dont je viens de parler n'hésitent pas à donner leur point de vue sur la démocratie : Quelques exemples :

Le 2 septembre 2010, à l'université d'été du Medef, Michel Rocard déclarait : « Les souverainetés nationales ont dépassé leur stade d'efficacité, et elles entrent dans la période de la nuisance ».
Puis : « Le seul milieu humain qui connaisse quelque chose au monde extérieur,... … c'est vous les patrons. Dites vos peurs, faites pression, il est grand temps ».

Au cours du même colloque, L Parisot proposait le thème de travail :  « Démocratie et capitalisme : divorce en vue ».
Alors que le 6 mai 1992, François Hollande déclarait déjà : « La France doit accepter les règles du capitalisme international. »

Le 23 septembre 1994 David Rockefeller : Tout ce dont nous avons besoin est une crise majeure appropriée, et les nations accepteront le Nouvel Ordre Mondial."

Alain Minc en 2005 : le référendum est une vérole antidémocratique.

Bryan Caplan, économiste à l'université de Virginie prône une « démocratie plus limitée » sous prétexte que les pauvres ne sont pas même capables de reconnaître leur propre intérêt.(p399)

En nov 2008, Elisabeth Guigou, fidèle des réunion de la Trilatérale a présidé une table ronde intitulée « sauvons l'Europe de la tyrannie des référendums ».

Pour Alain Cotta, économiste, professeur à HEC et membre de la Trilatérale, « La démocratie est un leurre »

Le fil rouge de toutes ces organisation paraît être : « la Démocratie doit être éradiquée »


CONCLUSION :Le pouvoir a changé de mains depuis bien longtemps.

Les véritables maîtres du monde ne sont plus les gouvernements mais les dirigeants de groupes multinationaux financiers ou industriels mais également d'institutions internationales opaques (FMI, Banque Mondiale, OCDE, (Organisation de coopération et Développement Économique) OMC, Banques Centrales dites indépendantes). Malgré l'impact de leurs décisions sur les populations, ils ne sont pas élus. Et bien souvent inamovibles.
Le pouvoir de ces organisations s'exerce sur l'ensemble du Monde alors que le pouvoir des états est limité, par nature, à la dimension nationale.
Le poids des sociétés multinationales dans les flux financiers a depuis longtemps dépassé celui des états. Elles sont la principale source de financement des partis politiques et dans de nombreux états, elles sont de fait au-dessus des lois et du pouvoir politique, c'est à dire au-dessus de la démocratie.
Ces sociétés ont créé des lois à leur mesure par l’intermédiaire des groupes de pression qu'elles ont constitués et qui agissent au plus près des fonctionnaires des grandes institutions, comme je le disais à propos de la création de la commission européenne et de l'influence de l'ERT sur Jacques Delors.
Alors qu'elles revendiquent haut et fort leur attachement à la concurrence libre et non faussée, elles ont créé de multiples lieux de réflexion discrets où s'élaborent des accords, et des stratégies mises en œuvre dans ce qu'il faut bien appeler la lutte des classes à propos de laquelle un des leurs, Warren Buffet, dont la fortune est estimée à environ 45 milliards de dollars, a déclaré : Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner."

Si cette lutte a été menée dans le désordre par la classe dominée, incapable de s'unir, car elle a été habilement divisée, ce n'est pas le cas des dominants qui ont créé des outils leur permettant de s'organiser, de s'entendre et d'agir dans la plus grande discrétion, en contournant au besoin la volonté des peuples.

Pour cela, ils font appel aux services de journalistes qu'ils entretiennent dans la connivence, en les faisant participer aux réunions de leurs clubs. En les accueillant parmi eux, en leur donnant l'impression d'être des égaux, en tout cas de faire partie de l'élite. La fondation Bertelsmann, citée plus haut, est liée à un immense groupe de presse dont de nombreux titres et des radios et télévisions « grand public » ; son influence s'étant sur de nombreux pays (ex « Femmes actuelles »)
Les journalistes qu'ils soient « aux ordres » ou convaincus rendront d'immenses services en particulier celui de présenter l'ultra-libéralisme comme la solution aux problèmes qu'il a lui-même créé.
Jacques Prévert a écrit : « Quand certains êtres en oppriment d'autres, ils tentent en effet de leur faire croire que ce qui se dit ou s'écrit reflète l'ordre naturel des choses »
La banalisation, voire la perversion du terme « démocratie », pourtant d'une lumineuse simplicité, se remarque dans l'emploi qui en est fait dans les media : C'est ainsi que j'ai appris que «  Patrick Bruel démocratiserait le poker ». On a démocratisé à tours de bras, depuis quelque années, les sports d'hiver, les voyages en avion, l'internet, la consommation du foie gras, etc, etc. Pourquoi employer « démocratisation » quand popularisation ou développement de masse conviendrait aussi bien. Ce n'est pas un hasard. La contamination est très étendue. Comment s'étonner que l'idée de lutte pour la Démocratie ne soulève plus l'enthousiasme comme ce fut le cas autrefois.

J'ai déjà eu l'occasion de le dire, la langue est l'outil grâce auquel on peut faire pénétrer dans l'intimité de la conscience des idées qui à force de répétition deviendront des évidences. Goebels, ministre de la propagande nazie l'avait parfaitement théorisé. Georges Orwell en a fait un des thèmes principaux de « 1984 ». L'emploi répété du terme « démocratie » conduit à sa banalisation et la perte de sa substance.

Pour le plus grand nombre de nos concitoyens, notre appartenance à une Démocratie est une évidence. Autre évidence, les USA sont souvent présentés comme la plus grande démocratie du monde. Grande par quoi ? La taille ou la perfection ? On oublie que depuis de nombreuses années, le Président élu est celui qui a pu mobiliser la plus grande masse monétaire. Obama inclus. D'après « le parisien » du 31.12.2012, il en a été de même en France pour les présidentielles 2012, les 2 finalistes ayant dépensé chacun plus de 20 millions d'euros chacun, F Hollande a dépensé près d'un demi million d'euros de plus que Sarkozy, très loin devant les suivants immédiats. Le biais que représente l'argent dans une élection permet-il a l'élu de se prévaloir d'une démocratie pure et sans tache ?

Alors, que reste-t-il de la démocratie ?

À vous de vous faire une opinion, mes SS et mes FF.














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